Au départ, il y a eu des études de cinéma, et une formation universitaire axée sur la communication audiovisuelle. 4 ans à chercher l’étincelle, qui ne venait pas.
C’est à La Clef, à Saint-Germain-en-Laye (78), que tout a commencé. Une salle de concerts et une grosse asso où il se passait tellement de choses que chaque jour y était une aventure. J’aime l’état d’esprit autour de la musique, ce monde de curieux et de rêveurs, où l’on échange facilement, où les projets germent en permanence.
D’abord bénévole, puis en charge de la communication pendant 4 ans, j’ai appris au fil de l’eau à créer des visuels, des plaquettes, mais aussi à contacter la presse et mettre en page un fanzine. La structure a beaucoup évolué, mais ce lieu est magique, on ne le quitte jamais vraiment…
Après avoir travaillé dans deux autres salles de spectacles des Yvelines, je démarre pour de bon une carrière de graphisme.
Je n’ai aucune formation mais très envie d’y aller quand même, alors je fais un peu d »intérim avant d’intégrer en 2003 l’imprimerie Keller-Maquet à Pantin. Je travaille sur des packagings de cosmétiques haut de gamme, un univers très technique qui exige rigueur et précision.
Dorure à chaud, gaufrage, tons directs, découpes… Pas toujours facile, chaque dossier ou presque est un nouveau challenge… dans l’imprimerie, on apprend à improviser des solutions, vite et bien. Il faut être malin et inventif, et je continue aujourd’hui de considérer les problèmes techniques comme des défis amusants. Ce qui me permet aussi de faire plus facilement le lien avec les imprimeurs et fabricants pour mes clients.
Au bout de 2 ans, j’ai envie de passer de l’autre côté, et de travailler en agence. Je quitte la grisaille de Pantin pour le faste de la Place Vendôme. Les jeunes agences sont en plein boom, et je rejoins en 2005 Enterprise IG (groupe WPP), rebaptisée The Brand Union en 2007. Intégrée au studio d’exé packaging, j’ai la chance de travailler des marquescomme Desperados, Joker, Williams, Gamm Vert, Häagen Dazs…
Dans cette agence d’excellence, j’apprends à m’adapter à des contraintes fortes, la promesse de qualité imposant une implication et une rigueur sans faille.
Une année difficile, exigeante, mais qui m’a beaucoup apporté… c’est grâce à cela que j’aime et respecte aujourd’hui le travail des graphistes « exé », trop souvent laissés dans l’ombre malgré l’importance capitale de leur rôle.
20 ans en région parisienne, ça use. Habiter en banlieue, travailler à Paris, métro, boulot, et pas beaucoup de dodo… j’ai soif de nature, de montagne surtout, alors je m’exporte en Savoie, entre Chambéry et Annecy.
J’arrive chez Maped, service marketing, studio graphique. Beaucoup de packaging, création et déclinaisons, pour l’international. Catalogue, maquettes, photomontages, des pub, des picto, pour les gammes scolaires mais aussi les articles de bureau. Je m’imprègne du marketing produit, de la conception jusqu’au packaging.
Mais au bout de 7 ans, le cœur n’y est plus, et les conditions de travail se dégradent. La liberté m’appelle, je l’écoute et je saute dans le vide : je deviens freelance. Je n’ai aucun contact, pas de réseau non plus, mais une grosse confiance en l’avenir.
Et j’ai bien raison, car c’est le début d’une belle aventure…
9 ans maintenant que j’opère en indépendante. À ma façon, selon mes valeurs, avec une autodiscipline qui s’est imposée finalement tout naturellement. Je travaille de chez moi, mais je ne suis pas seule : j’ai la chance d’avoir autour de moi de nombreux clients et partenaires avec lesquels j’échange souvent, un réseau qui me complète et qui m’inspire, et me permet d’échapper à la sclérose qui menace tout freelance.
Chaque nouveau client est une rencontre enrichissante, chaque projet un défi excitant dans lequel je me plonge comme dans un bon film.
Ce n’est pas toujours facile, mais c’est toujours passionnant, et que je dois dire que je n’ai que des bons souvenirs de ces 10 ans, passés à toute vitesse…